Hockey

Changer de nationalité pour vivre un rêve

L’histoire sportive récente est ponctuée d’exemples d’athlètes qui ont trouvé une terre d’accueil pour pratiquer leur sport au plus haut niveau et vivre le rêve olympique.

Aux Jeux de Sotchi, le patineur coréen Viktor Ahn et le planchiste américain Vic Wild ont représenté la Russie. Les deux ne se sont pas contentés de simplement participer ; Ahn a ramené quatre médailles, Wild, deux.

L’équipe sud-coréenne de hockey sur glace pourrait vivre un tel phénomène aux Jeux de Pyeongchang, en 2018. Dans un pays à la tradition de hockey pratiquement inexistante, des joueurs d’autres pays pourraient profiter de l’occasion pour vivre le rêve olympique.

Jim Paek, entraîneur-chef de l’équipe coréenne, a déjà trouvé trois « transfuges » : Brock Radunske, Michael Swift et Bryan Young. « Ils jouent en Corée depuis quelques années. Ils sont bien intégrés à la société sud-coréenne », explique-t-il.

À Nagano, en 1998, l’équipe japonaise comptait sur quelques-uns de ces joueurs nés au Canada, notamment le gardien Dusty Imoo et l’ancien choix de deuxième tour du Canadien Ryan Kuwabara.

UN QUÉBÉCOIS QUI Y PENSAIT

Quand la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) a annoncé qu’elle autorisait la Corée du Sud à participer au tournoi olympique de 2018, Paek a vite reçu un courriel de Francis Paré. « Il me disait qu’il voulait devenir coréen ! », raconte Paek.

C’est qu’en tant qu’entraîneur adjoint pendant neuf saisons chez les Griffins de Grand Rapids, dans la Ligue américaine, Paek a dirigé Paré, ancien espoir des Red Wings de Detroit, pendant cinq saisons. Les deux sont restés proches depuis.

Mais l’idée n’est finalement restée qu’un projet, car les obstacles étaient nombreux. Le principal : pour qu’un joueur puisse changer de nationalité, la FIHG exige qu’il soit citoyen du pays qu’il vise et qu’il ait joué au moins deux saisons de suite dans ledit pays (quatre saisons pour les joueurs qui ont déjà représenté un autre pays sur la scène internationale).

Pour Paré, cela signifierait donc de résilier le contrat qui le lie au Metallurg de Magnitogorsk, en KHL, jusqu’en 2016, pour aller jouer dans la Ligue asiatique, où les foules s’élevaient en moyenne à 956 spectateurs par match en 2013-2014, selon un rapport de la FIHG. « Ce serait du délire », mentionne Paré.

LA VARIABLE INCONNUE

À cela s’ajoute une autre variable dans l’équation : la présence ou non des joueurs de la LNH aux JO. Pour des Canadiens établis outre-mer comme Paré, la question est cruciale, d’autant plus que le récent retrait de la candidature d’Oslo pour les Jeux de 2022 fait croire à plusieurs que la perspective de tenir deux fois de suite des Jeux olympiques en Asie n’est pas le scénario idéal. Et si la LNH n’y allait pas ?

« Quand tu enlèves ces gars-là d’Équipe Canada, ça pourrait me donner une chance, reconnaît Paré. Mais c’est tellement loin. Je veux me concentrer sur ce que je fais ici. Mais si ça va bien et que mon rêve le plus fou se réalise, pourquoi pas ! Il faut rêver grand dans la vie et avoir de grands objectifs. Mais en ce moment, je joue quand même dans la deuxième ligue au monde et je m’en tire bien. »

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